Far Cry 5 : cow-boys zombies ou dinosaures drogués ?
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- Le 06/01/2015
- Dans Jeux
Visiblement déjà au travail sur un cinquième opus, Ubisoft commence à interroger les joueurs pour leur demander de faire son travail à leur place, dans un questionnaire portant sur l'avenir de la franchise Far Cry.
C'est la fin de Far Cry : après le succès qu'avait reçu le troisième opus après sa sortie, la franchise est rentrée de plein pied dans le groupe des principales productions d'Ubisoft. C'est à présent certain et ceci est loin d'être une bonne chose pour elle, comme on le voit avec Assassin's Creed ou plusieurs jeux d'autres éditeurs : en devenant un produit-phare, Far Cry est prédisposé pour une sortie annuelle ou quasi-annuelle : une cadence qui a toujours eu pour conséquence une série de titres fades et s'éloignant souvent des premiers jeux. Actuellement, seule la froideur avec laquelle a été accueilli le médiocre Far Cry 4 a encore une chance d'éviter une telle destinée à la franchise, ce qui ne sera peut-être pas suffisant étant donné le fait qu'Ubisoft soit à présent en train de demander l'avis des fans plutôt que de prendre des risques en proposant quelque chose de son cru, comme cela a récemment été dévoilé par Eurogamer.
Ce que le magazine nous montre, c'est une image tirée d'un questionnaire envoyé à certains joueurs de Far Cry 4. Il s'agit-là d'une technique qui n'est pas nouvelle chez l'éditeur et qui a déjà été utilisée, notamment pour Assassin's Creed, afin de déterminer dans quel contexte ou scénario les joueurs souhaiteraient (re)découvrir la franchise. Sur cette page du questionnaire, envoyée à Eurogamer par l'un des répondants, Ubisoft demande de sélectionner trois contextes et concepts favoris pour un futur jeu Far Cry. Il propose plusieurs réponses :
- en Alaska, avec la question de la survie dans un environnement extrême
- sur une autre planète, dans un univers science-fiction / futuriste
- dans les années 60, en pleine guerre du Vietnam
- dans la jungle péruvienne et son trafic de cocaïne
- avec des vampires à combattre ou à rejoindre
- dans un univers "Western Spagetti"
- au milieu d'une apocalypse zombie
- un Blood Dragon 2
- dans un monde post-apocalyptique, dans le style de Mad Max
- inspiré de Jurassic Park, dans le monde actuel avec des dinosaures
- un jeu basé entièrement sur le Shangri-La de Far Cry 4
Alors, que dire face à cela ? Outre le fait qu'Ubisoft ne sache manifestement pas ce qu'il peut faire de la franchise désormais réduite à une simple marque, les propositions que l'on découvre ressemblent pour leur majorité à une farce tant elles constitueraient une insulte aux trois premiers opus. Toutefois, certaines pourraient être tolérables. La jungle péruvienne et son trafic de cocaïne pourraient offrir un décors classique mais déjà vu et revu dans la série. L'idée de baser le titre sur le Shangri-La du dernier opus pourrait être intéressant s'il est correctement traité : ce Kyrat alternatif était en effet l'un des rares bons points du titre par son ambiance et l'effort d'un armement réduit ; il existerait tout de même le risque de s'éloigner du cœur de la franchise en plus de constituer un déjà-vu. Finalement, seul l'Alaska et le retour à une question de survie auraient une chance de se montrer digne de la franchise, à supposer encore que l'idée soit travaillée et possède un peu plus de profondeur que le dernier jeu de la série.
On se plait donc à garder espoir quand on voit que quelques propositions restent raisonnables et ne tombent pas complètement dans le "notre jeu est basé sur la folie, parce que c'est trop cool" que la franchise a dû subir dernièrement. Mais si ce qui n'est plus que l'espoir d'un espoir subsiste toujours, il ne faut pas oublier que le point de départ de l'éditeur n'est déjà pas le bon : plutôt que de chercher un concept de scénario ou d'ambiance et travailler dessus pour proposer un jeu original et digne d'intérêt, il préfère demander les avis des joueurs afin de s'assurer que le jeu plaise au plus grand nombre et qu'il se vende le plus possible. Cela peut sembler caricatural de présenter les choses sous l'image de la vilaine entreprise capitaliste, mais il s'agit bien de la réalité. Ubisoft est au niveau d'une caricature, comme on l'a vu récemment dans le magazine Challenge dans lequel Yves Guillemot (PDG et co-fondateur d'Ubisoft) avoue prendre Disney pour modèle. Un avenir qui ne serait malheureusement pas surprenant ...